Mais quand, jour après jour, notre ego - positif, « c’est moi le meilleur » ou négatif, « je suis trop nul » -, nos attachements, nos peurs ou/et des vampirisations externes nous empêchent de poursuivre l’évolution naturelle et harmonieuse absolument inhérente à toute forme d’existence, les « effets secondaires » s’additionnent, et l’accumulation de tensions, de contrariétés ou de stress conduit inéluctablement vers un point d’inflexion, une zone de non-retour.
Il s’agit là d’un changement de paradigme au cœur duquel la goutte d’eau fait déborder un vase rempli à ras bord, l’étincelle met le feu aux poudres, l’élastique trop tendu se rompt, et le novice - par une mort symbolique et alchimique - devient initié. Cette transformation brutale peut se réaliser dans absolument tous les domaines, qu’ils soient individuels ou globaux, matériels ou spirituels, et dans le macrocosme aussi bien que le microcosme (c’est peut-être d’ailleurs la seule loi qui relie ces deux mondes a priori si dissemblables, la seule force étant bien évidemment l’Amour).
L’évolution de la Conscience suit également la même règle, car, si elle grimpe méthodiquement le long de sa spirale perfectionniste, elle est en effet aussi sujette à des bonds quantiques, dont deux des exemples les plus connus sont les mutations en biologie et la réduction de la fonction d’onde en physique. Or - et tous les indicateurs socioculturels, économiques, philosophiques et même scientifiques le signalent aujourd’hui -, nous sommes à la croisée des chemins et voici venu pour l’humanité le premier véritable moment de réaliser pleinement l’interdépendance de chacun de ses membres, ainsi que, par voie de conséquence, les immenses responsabilités que nous avons les uns envers les autres, et vis-à-vis de tous les êtres vivants.
Très cher lecteur, durant les « 28 secondes » faisant l’objet de cette fable, j’ai voulu te faire plonger au plus profond de la prodigieuse machinerie qu’est le corps humain, parfait miroir du Cosmos, en portant une attention toute particulière à Jivan, mystérieux fil conducteur qui se dévoile seconde après seconde.
Et en contrepoint des microscopiques abîmes de l’organisme de ce « héros immobile », j’ai également souhaité te faire parcourir la Planète, afin que tu puisses y contempler son reflet (et le nôtre), présent entre orient et occident, nord et sud, sciences et religions, traditions et modernité, recherche de pouvoirs extérieurs ou de bonheur intérieur.
Me considérant comme un simple étudiant face aux impénétrables mystères de l’Univers et aux extraordinaires potentialités et contingences de l’écriture, je t’invite à considérer ces clichés, réels ou fictifs, ces tranches de vie de nos sœurs et frères terriens comme autant d’allégories construites sur des informations qui, bien qu’ayant été longuement examinées, n’en seront pas moins parfois sujettes à discussion, voire à rectification.
Un premier roman est comme un premier enfant : on découvre et apprend au cours de la croissance, on se rend parfois compte de ses erreurs, et l’on tente de ne pas les reproduire. Je te demande donc de pardonner un style sans doute alambiqué, et je t’invite à t’immerger dans les vécus de mes vingt-huit personnages avec un esprit curieux et ouvert, afin de dépasser les opinions établies par l’éducation, la génétique, la culture, le politiquement correct et les croyances et limitations qui en découlent, et élaborer ainsi ta propre vision des enjeux de nos systèmes et de nos environnements actuels, plus portés vers le profit et le divertissement éphémères que l’illumination durable de nos existences et de nos âmes…
Et si, à la lecture de cette œuvre tu en arrives à te poser de nouvelles questions et à trouver de profitables réponses pour tous, alors j’aurai tout simplement atteint mon but ;-)
En te remerciant de ton intérêt et de ta confiance, et en te souhaitant un voyage parfait. Bien à toi,
Yann Yoro
Pacifique Sud - 5 mai 2012
| 19/09/2014 | 6052 vues
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