Fin du calendrier maya, Apocalypse de Saint-Jean, prophéties de Nostradamus ou d’Edgar Cayce… les théories conspirationnistes ou cataclysmiques fleurissent en ce moment sur la Toile, telles les révolutions modernes dans les pays oppressés.
La menace qu’un astre percute notre belle Planète bleue fait également les gros titres de milliers de sites Internet : pluie de météorites, nuages de photons intersidéraux, comète Élénin dont la queue va balayer la trajectoire de la Terre, planète géante rouge Nibiru ou Hercolubus, les exemples ne manquent pas. Et l’inversion des pôles magnétiques terrestres, les tempêtes solaires géantes ou les monumentaux bouleversements gravitationnels dus au passage du système solaire à travers le plan écliptique de la Galaxie nourrissent le reste du buzz du catastrophisme actuel.
De plus, comme si les dangers cosmiques et les risques que le ciel nous tombe sur la tête ne suffisaient pas, il faut avouer que, depuis la dernière décennie, l’accumulation des catastrophes naturelles ou provoquées par l’Homme oblige les populations et les gouvernements - ainsi que les compagnies d’assurance - à reconsidérer sérieusement leurs perspectives et leurs prospectives d’avenir.
Pollutions atmosphérique et terrestre, côtière ou maritime, réchauffement climatique global, montée et acidification des océans, tremblements de terre et éruptions volcaniques, tornades d’air, d’eau ou même de feu, incendies, cyclones, tsunamis, déforestations, fonte des glaces, marées noires, rejets radioactifs, extinctions massives des espèces… La liste est longue et semble ne plus vouloir s’arrêter, encalminée dans une spirale destructrice infinie.
Et venant se greffer désormais à ce bilan écologique effrayant, l’effondrement de la qualité de la vie des masses populaires rajoute encore à la détresse humaine générale. Chômage et pauvreté, épidémies virales et bactériennes, malnutrition et famine, faillites personnelles et étatiques, mainmise des mafias sur l’économie, esclavagisme et prostitution infantiles, conspirations corporatistes, fanatismes religieux, spéculations boursières mercantiles à très court terme, manipulations médiatiques, lobotomisation culturelle, généralisation des addictions à l’alcool, la drogue, les divertissements, l’information, le sexe ou la violence, surpopulation, guerres mensongères, ainsi que terrorisme gouvernemental ou extrémiste grignotent peu à peu les fragiles équilibres mondiaux, nationaux, familiaux et individuels.
Alors…
… Sommes-nous déjà condamnés à bientôt devoir survivre tel Mad Max dans un univers post-apocalyptique à la recherche d’une malheureuse boîte de conserve périmée ou d’un litre d’essence pourrie ?
Ou reste-t-il un espoir de trouver un équilibre qui permettrait aux sept milliards d’humains que nous sommes en 2012 de continuer à se reproduire, à produire et à consommer tout en respectant la vie et la Nature sous toutes ses formes ?
Le printemps arabe peut sans doute nous apporter un début de réponse. En effet, la rapidité et le relatif peu de massacres de ces phénomènes de renversement de systèmes dictatoriaux ont surpris tout le monde, y compris les stratèges, économistes et autres philosophes réfléchissant et travaillant sur l’avenir de la race humaine.
Vingt-huit jours pour déboulonner Ali, président de la République tunisienne, dix-huit jours pour Moubarak, à la même place depuis trente ans en République arabe d’Égypte… Qui aurait cru cela possible, il y a un an ?
En fait, et comme le rappelait encore dernièrement le capitaine Paul Watson - créateur de la Sea Shepherd Company - en éperonnant les baleiniers japonais, « tous les grands changements de l’humanité ne sont le fait, au départ, que d’une seule poignée d’individus très déterminés ». L’Histoire nous apprend en effet qu’un petit groupe de personnes est capable, à condition d’une motivation sans faille, d’entraîner derrière lui la vaste majorité qui bouleversera alors, tel un tsunami absolument incontournable, les habitudes ou les traditions que l’inconscient collectif pensait pourtant éternelles.
La clé du succès de cette transmutation alchimique est ce que les sages proverbes anciens nomment « l’étincelle qui met le feu aux poudres », « la goutte d’eau qui fait déborder le vase », « l’élastique, qui, à force d’être étiré, va finir par se rompre ». En mathématiques, cela s’appelle « le point d’inflexion » ou « point où la tangente bascule » ; en langage courant, « point de non-retour ». Et dans les spécialités que sont les statistiques ou bien encore la géométrie, il s’agit du point à partir duquel une sinusoïde classique va changer d’orientation. D’une pente à concavité inférieure, la courbe étudiée va passer à cet endroit instantanément à une pente à concavité supérieure, ou vice-versa.
L’Histoire fourmille d’exemples nous prouvant la puissante réalité de ce phénomène de « métamorphose, où ce qui était vrai avant ne l’est plus », et qu’ont bien compris les manipulateurs d’opinions. Parmi les plus célèbres on peut citer la crucifixion de Jésus-Christ et l’avènement de deux mille années de christianisme, la prise de la Bastille suivie de la Révolution française, l’assassinat de l’archiduc Ferdinand François d’Autriche déclenchant la Première Guerre mondiale, la marche du sel de Mohandas Gandhi qui a fait s’agenouiller le si puissant Empire anglais, l’attaque de Pearl-Harbour faisant entrer les Américains dans la Seconde Guerre mondiale, la fin des apartheids grâce à des hommes comme Martin Luther King et Nelson Mandela, la perestroïka de Mickaël Gorbatchev qui a fait s’écrouler le mur de Berlin et par la suite toute l’Union soviétique, les attentats du 11 septembre entraînant le monde dans une guerre sans issue contre les « terroristes et leurs armes de destruction massive », et enfin l’auto-immolation par le feu de Mohamed Bouazizi qui a déclenché le printemps arabe, lui-même apparemment suivi de l’été européen, précédent peut-être l’automne américain et pourquoi pas l’hiver asiatique…
Or aujourd’hui, en cette année charnière que sera 2012 - que l’on croie ou non dans les récentes théories qui circulent -, les poudres de la Terre sont excessivement sèches, le vase des océans menace de déborder, l’élastique des équilibres de la biodiversité est prêt à se rompre…
Alors, nous sommes acculés au pied du mur, et les choix d’avenirs ne se résument guère plus qu’à deux possibilités : le chaos ou l’harmonie.
Il est donc grand temps de se poser La question : quel sera le choix de l’humanité ?
Certains des « hommes de l’ombre » - comme les appelait John Fitzgerald Kennedy - ont déjà choisi ; et leur devise : Ordo ab chao (l’Ordre à partir du désordre) préfigure, pour ceux qui savent lire entre les lignes, Leur solution ultime…
Mais, avant de conclure ici, il nous est fort heureusement possible d’observer et de suivre l’espoir de sérénité et les messages d’amour que se transmettent toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté. Sur les forums Internet où des organisations non gouvernementales accumulent les pétitions mondiales, ainsi que dans les centres de prières, de méditations ou de réflexions bien sûr ; mais aussi, et surtout, dans les associations, les clubs de services et toutes les missions à but humanitaire au sein desquels, à chaque instant et sur l’ensemble de la Planète, se déclinent toutes les extraordinaires gammes de la solidarité humaine.
Et tel le prisme de cristal qui transforme un rayon de lumière blanche en arc-en-ciel, nous devons nous rappeler que l’esprit de l’homme possède l’incommensurable pouvoir de transmuer le désespoir en confiance, la souffrance en bonheur, la misère en aisance, l’injustice en partage, le conflit en paix ; et de rendre au mot « Apocalypse » sa véritable signification : la Révélation de notre divinité, ainsi que notre dessein de salut ! Pour cela, il nous faut envisager et réaliser une augmentation de la conscience globale, qui ne sera effective qu’après celle de certains d’entre nous qui auront réussi - en faisant descendre leur esprit dans leur cœur, et à partir de l’extraordinaire outil qu’est le corps - à créer cette « magie » (inhérente au mot « image »), fruit de l’imagination, décrite par Albert Einstein comme étant la puissance ultime créatrice, fertilisante et purificatrice de l’Homme.
L’information, l’éducation et la compréhension dans le partage respectueux sont les clés du succès de cette transformation. Cela est la condition sine qua non pour que nous atteignions enfin ce point d’inflexion qui, seul, nous permettra d’entamer la nouvelle ère à laquelle nous aspirons tous du fond de notre âme.
Yann Yoro
Juillet 2011
Merci