STOP à l'achat des bouteilles d'eau en plastique !
Un quart de la population mondiale vit dans une région où les réserves souterraines sont surexploitées, et dans les pays les moins avancés, 97% des habitants ne peuvent boire une eau saine. (Sources Planetoscope)
Or ce sont 90 milliards de bouteilles d'eau qui sont fabriquées, remplies et vendues chaque année dans le monde, soit plus de 2800 litres d'eau qui sont mis en bouteilles à chaque seconde. Tic 2800, Tac 2800, Tic 2800, Tac 2800...
Et si dans les pays développés environ la moitié de ces bouteilles sont recyclées, c'est ailleurs une montagne de plastique qui vient s'ajouter à l'effarante accumulation de déchets terrestres ou maritimes (car les bouteilles, ça flotte longtemps, et ça flotte loin...).
Lorsque nous achetons une bouteille d'eau, nous participons donc à notre empoisonnement organique ainsi qu'à la pollution mondiale en consommant un film de pétrole susceptible de relâcher des phtalates, du bisphénol A ou du trioxyde d'antimoine dans cette "eau de source" que l'on trimballe du frigidaire à la voiture, voire du congélateur au micro-ondes. De plus, et c'est argument est malheureusement souvent le plus efficace, nous payons le litre d'eau beaucoup, beaucoup plus cher que lorsqu'on ouvre le robinet...
Rappelons nous qu'il est au final beaucoup plus sain, économique et écologique d'utiliser une gourde à fond de verre, même si l'on doit investir également dans un filtre à la maison...
Or ce sont 90 milliards de bouteilles d'eau qui sont fabriquées, remplies et vendues chaque année dans le monde, soit plus de 2800 litres d'eau qui sont mis en bouteilles à chaque seconde. Tic 2800, Tac 2800, Tic 2800, Tac 2800...
Et si dans les pays développés environ la moitié de ces bouteilles sont recyclées, c'est ailleurs une montagne de plastique qui vient s'ajouter à l'effarante accumulation de déchets terrestres ou maritimes (car les bouteilles, ça flotte longtemps, et ça flotte loin...).
Lorsque nous achetons une bouteille d'eau, nous participons donc à notre empoisonnement organique ainsi qu'à la pollution mondiale en consommant un film de pétrole susceptible de relâcher des phtalates, du bisphénol A ou du trioxyde d'antimoine dans cette "eau de source" que l'on trimballe du frigidaire à la voiture, voire du congélateur au micro-ondes. De plus, et c'est argument est malheureusement souvent le plus efficace, nous payons le litre d'eau beaucoup, beaucoup plus cher que lorsqu'on ouvre le robinet...
Rappelons nous qu'il est au final beaucoup plus sain, économique et écologique d'utiliser une gourde à fond de verre, même si l'on doit investir également dans un filtre à la maison...
10 millions de bouteilles sont jetées dans le monde toutes les heures ! Une bombe à retardement pour l'écologie...
Emily Arnold, auteur d'une étude américaine publiée par l'Earth Policy Institute explique pourtant que « l'eau minérale en bouteille n'est souvent pas plus saine que l'eau du robinet dans les pays industrialisés. Elle peut coûter jusqu'à 10 000 fois plus cher si l'on tient compte de l'énergie utilisée pour la mise en bouteille, les livraisons et l'éventuel recyclage des contenants ». Si l’on considère qu’un litre coûte environ 2,50 dollars, l'eau en bouteille est plus chère que l’or noir. Et pourtant tout le monde se plaint du prix de l'essence !
Nestlé et le business de l'eau :
Nestlé et le business de l'eau :
Voici un extrait édifiant au sujet de la politique de la plus grosse multinationale de l'agroalimentaire, et plus gros distributeur d'eau au monde.
Du haut de sa société avec vue sur le Lac de Genève, ce gentleman nous explique tranquillement que "c'est une position extrémiste que de considérer le droit à l'accès à l'eau pour chaque être humain"...
Il nous explique que "l'eau doit avoir une valeur marchande afin que les gens se rendent compte qu'elle a un coût", CQFD ! Parlons-en au 2 milliards d'habitants de notre Planète ("les franges de population"...) qui n'ont pas accès à cette eau, ils n'ont certainement aucune idée de la valeur d'un litre d'eau pure...
La fin de l'interview est affligeante car M. le Directeur s'enorgueillit de créer des emplois et donc de faire vivre des familles entières, puis il se contredit dès qu'il sort de son bureau en glorifiant le modèle Japonais basé sur l'ultra robotisation et donc la baisse de la main-d'œuvre...
São Lourenço au Brésil, un exemple de l'état des lieux catastrophiques après le passage de la multinationale...
Du haut de sa société avec vue sur le Lac de Genève, ce gentleman nous explique tranquillement que "c'est une position extrémiste que de considérer le droit à l'accès à l'eau pour chaque être humain"...
Il nous explique que "l'eau doit avoir une valeur marchande afin que les gens se rendent compte qu'elle a un coût", CQFD ! Parlons-en au 2 milliards d'habitants de notre Planète ("les franges de population"...) qui n'ont pas accès à cette eau, ils n'ont certainement aucune idée de la valeur d'un litre d'eau pure...
La fin de l'interview est affligeante car M. le Directeur s'enorgueillit de créer des emplois et donc de faire vivre des familles entières, puis il se contredit dès qu'il sort de son bureau en glorifiant le modèle Japonais basé sur l'ultra robotisation et donc la baisse de la main-d'œuvre...
São Lourenço au Brésil, un exemple de l'état des lieux catastrophiques après le passage de la multinationale...
Extrait de la Seconde 3 : "Laissons couler avec conviction" :
"... L'eau coulait toujours dans les toilettes hommes. Gabriela ne pouvait accéder au robinet de coupure d'eau qui était caché dans le mur et accessible par une trappe dont seuls les plombiers possédaient la clé. Un utilisateur indélicat avait dû forcer sur le système de chasse et en fausser le mécanisme. Il faut dire que ces systèmes avaient sérieusement perdu en fiabilité avec le temps, et elle regrettait les anciens dispositifs rustiques qui résistaient pendant des années. Ce bruit d'eau lui rappela celui des mictions difficiles de Leonardo. En pensée, elle le revit courbé sur lui-même, dans la salle de bain de leur petite maison de banlieue, le sexe entre les mains, essayant de viser la cuvette d'un jet sporadique d'urine mêlée de sang, un rictus de douleur insondable imprimé sur le visage.
Il lui avait expliqué comment il en était arrivé à angoisser de façon permanente à l'idée de devoir aller uriner. Ce geste quotidien et banal pour la plupart des gens était devenu pour lui, au cours des années, une torture psychique et physique incessante. Il n'était plus que douleur mentale depuis le réveil du matin, lorsqu'il essayait de retarder le moment inévitable, jusqu'au soir qu'il attendait avec impatience, devant compter chaque gorgée d'eau qu'il avalait - jamais plus d'une par demi-heure - afin d'éviter cet endroit maudit pour lui qu'était un WC. Pour ne pas sentir ces microlames de rasoir lui déchirer l'intérieur de l'urètre jusqu'au gland, il avait décidé, contre l’avis de son médecin et de Gabriela, de réduire ses apports liquidiens au strict minimum. Il cuisait même sa nourriture jusqu'à évaporation maximale de l'eau, et avait du coup accéléré sa maladie de façon spectaculaire. La dernière échographie de ses reins avait stupéfié l’équipe médicale du service d'urologie de l'hôpital de São Paulo : ses deux sinus rénaux étaient pleins comme pourrait l’être le monumental et mythique stade de foot Maracana, à Rio De Janeiro, le soir d'une finale de coupe du monde avec le Brésil à l'affiche !
Il n'avait pourtant pas de prédispositions particulières aux crises de coliques néphrétiques. Quand Gabriela l'avait rencontré, il était plutôt charpenté et n'avait rien à voir avec l'homme sec aux os saillants et aux yeux exorbités qu’il était devenu peu avant sa mort, semblable au vieux Cubain Santiago, ce pêcheur de marlin, héros d’Ernest Hemingway dans Le vieil homme et la mer. Leonardo était le fils d'un chercheur d'or de l'important centre de minerais qu'est Congonhas do Campo, ville très visitée pour sa Basilique rococo classée au Patrimoine de l'humanité, ses mines et grottes magnifiques recelant des pépites grosses comme le poing ; et réputée pour ses guérisseurs qui, malheureusement, n'avaient rien pu faire pour lui.
Sa maladie avait en fait débuté peu de temps après son embauche dans l'usine de fabrication de bouteilles en plastique - en polyéthylène téréphtalate pour être précis -, aux abords de la ville de São Lourenço où ils s'étaient mariés. C'est un comble, pensa Gabriela, c'est dans l'extraordinaire Parc des eaux, au milieu des cascades ruisselantes et des sources d'eau minéralisée par des siècles de filtration, qu'il avait commencé à souffrir des reins ! La ville avait elle aussi été par la suite sinistrée pour cause de surexploitation de ses nappes phréatiques par certaines multinationales peu scrupuleuses d'environnement : ses sources aux vertus curatives s'étaient réduites à tel point que certaines habitations menaçaient de s'effondrer à cause des fissures apparues dans le sol...
En fait, Leonardo avait pris la sale manie de goûter et mâchonner quelques granules incolores d'éthylène glycol au doux goût sucré qui sert à la fabrication de ce fameux plastique, avant qu'ils ne passent dans les presses à injecter. Mais ce produit, utilisé aussi comme antigel ou dégivrant, a la néfaste propriété d'intoxiquer le corps en se transformant en acide oxalique, responsable de la précipitation de cristaux d'oxalates de calcium formant les calculs rénaux coralliformes, et créant des défaillances multiviscérales. N'ayant avoué sa mauvaise habitude qu'au bout de plusieurs années, les traitements classiques par lithotripsie et même chirurgie n'avaient été que de peu de secours, les rechutes étant systématiques. Avec le temps, il s'était mis à délirer et souffrait de faiblesse cardiaque et d'étourdissements. Il reposait maintenant près du sanctuaire de Bom Jesus de Matosinhos, dans son village natal de Congonhas do Campo.
Une vieille boîte métallique, décorée d’une image pieuse de la vierge, qui avait autrefois servi à son père pour ranger ses pépites d'or et contenait maintenant bon nombre des calculs de Leonardo, trônait dans le salon de leur pavillon, à proximité de la collection de pièces de sa femme adorée..."
Roman "28 secondes en 2012"
© Yann Yoro
"... L'eau coulait toujours dans les toilettes hommes. Gabriela ne pouvait accéder au robinet de coupure d'eau qui était caché dans le mur et accessible par une trappe dont seuls les plombiers possédaient la clé. Un utilisateur indélicat avait dû forcer sur le système de chasse et en fausser le mécanisme. Il faut dire que ces systèmes avaient sérieusement perdu en fiabilité avec le temps, et elle regrettait les anciens dispositifs rustiques qui résistaient pendant des années. Ce bruit d'eau lui rappela celui des mictions difficiles de Leonardo. En pensée, elle le revit courbé sur lui-même, dans la salle de bain de leur petite maison de banlieue, le sexe entre les mains, essayant de viser la cuvette d'un jet sporadique d'urine mêlée de sang, un rictus de douleur insondable imprimé sur le visage.
Il lui avait expliqué comment il en était arrivé à angoisser de façon permanente à l'idée de devoir aller uriner. Ce geste quotidien et banal pour la plupart des gens était devenu pour lui, au cours des années, une torture psychique et physique incessante. Il n'était plus que douleur mentale depuis le réveil du matin, lorsqu'il essayait de retarder le moment inévitable, jusqu'au soir qu'il attendait avec impatience, devant compter chaque gorgée d'eau qu'il avalait - jamais plus d'une par demi-heure - afin d'éviter cet endroit maudit pour lui qu'était un WC. Pour ne pas sentir ces microlames de rasoir lui déchirer l'intérieur de l'urètre jusqu'au gland, il avait décidé, contre l’avis de son médecin et de Gabriela, de réduire ses apports liquidiens au strict minimum. Il cuisait même sa nourriture jusqu'à évaporation maximale de l'eau, et avait du coup accéléré sa maladie de façon spectaculaire. La dernière échographie de ses reins avait stupéfié l’équipe médicale du service d'urologie de l'hôpital de São Paulo : ses deux sinus rénaux étaient pleins comme pourrait l’être le monumental et mythique stade de foot Maracana, à Rio De Janeiro, le soir d'une finale de coupe du monde avec le Brésil à l'affiche !
Il n'avait pourtant pas de prédispositions particulières aux crises de coliques néphrétiques. Quand Gabriela l'avait rencontré, il était plutôt charpenté et n'avait rien à voir avec l'homme sec aux os saillants et aux yeux exorbités qu’il était devenu peu avant sa mort, semblable au vieux Cubain Santiago, ce pêcheur de marlin, héros d’Ernest Hemingway dans Le vieil homme et la mer. Leonardo était le fils d'un chercheur d'or de l'important centre de minerais qu'est Congonhas do Campo, ville très visitée pour sa Basilique rococo classée au Patrimoine de l'humanité, ses mines et grottes magnifiques recelant des pépites grosses comme le poing ; et réputée pour ses guérisseurs qui, malheureusement, n'avaient rien pu faire pour lui.
Sa maladie avait en fait débuté peu de temps après son embauche dans l'usine de fabrication de bouteilles en plastique - en polyéthylène téréphtalate pour être précis -, aux abords de la ville de São Lourenço où ils s'étaient mariés. C'est un comble, pensa Gabriela, c'est dans l'extraordinaire Parc des eaux, au milieu des cascades ruisselantes et des sources d'eau minéralisée par des siècles de filtration, qu'il avait commencé à souffrir des reins ! La ville avait elle aussi été par la suite sinistrée pour cause de surexploitation de ses nappes phréatiques par certaines multinationales peu scrupuleuses d'environnement : ses sources aux vertus curatives s'étaient réduites à tel point que certaines habitations menaçaient de s'effondrer à cause des fissures apparues dans le sol...
En fait, Leonardo avait pris la sale manie de goûter et mâchonner quelques granules incolores d'éthylène glycol au doux goût sucré qui sert à la fabrication de ce fameux plastique, avant qu'ils ne passent dans les presses à injecter. Mais ce produit, utilisé aussi comme antigel ou dégivrant, a la néfaste propriété d'intoxiquer le corps en se transformant en acide oxalique, responsable de la précipitation de cristaux d'oxalates de calcium formant les calculs rénaux coralliformes, et créant des défaillances multiviscérales. N'ayant avoué sa mauvaise habitude qu'au bout de plusieurs années, les traitements classiques par lithotripsie et même chirurgie n'avaient été que de peu de secours, les rechutes étant systématiques. Avec le temps, il s'était mis à délirer et souffrait de faiblesse cardiaque et d'étourdissements. Il reposait maintenant près du sanctuaire de Bom Jesus de Matosinhos, dans son village natal de Congonhas do Campo.
Une vieille boîte métallique, décorée d’une image pieuse de la vierge, qui avait autrefois servi à son père pour ranger ses pépites d'or et contenait maintenant bon nombre des calculs de Leonardo, trônait dans le salon de leur pavillon, à proximité de la collection de pièces de sa femme adorée..."
Roman "28 secondes en 2012"
© Yann Yoro