"- Tout commença vraiment dans la deuxième moitié du XIXe siècle, durant le Gilded Age, cette « période dorée » qui suivit la Guerre de Sécession aux États-Unis. Immigration massive rimait alors avec main-d’œuvre docile, ascension économique fulgurante sonnait plutôt bien avec spéculation boursière mercantile, alors que corruption et clientélisme se structuraient en même temps que corporatisme et lobbying. Et lorsqu’en 1873 le métal-argent est démonétisé par le Congrès pour ne plus baser la monnaie du pays que sur l’or, nombre de prolétaires subissent déjà de plein fouet les prémices de la première Dépression qui clôturera ce siècle de bouleversement industriel. Plus tard, en 1910 - alors que la révolution russe a éclaté depuis cinq ans et que la « plèbe communiste » menace de s’étendre aux pays industrialisés qui exploitent tranquillement la misère sans aucune envie d’entendre parler de partage des richesses -, une poignée d’hommes d’affaires et de banquiers voraces, accompagnés de représentants gouvernementaux du Trésor, se rencontrent en secret. Et c’est dans ce club très fermé de faux chasseurs de canard réunis sur la discrète île de Jekyll (Géorgie) au nom prémonitoire que « Misses Hyde » va être conçu : la Banque Centrale des États-Unis, la Réserve fédérale (FED) qui n’a de « fédérale » que le nom. Rassurant les investisseurs qui voyaient en lui le fameux « prêteur de dernier recours », cet organisme privé affranchissait les financiers qui auraient désormais la garantie d’un parachute en cas d’effondrement pour mauvaise gestion de leurs actifs.
- Mesdames et messieurs ! Sancho marqua une légère pause et reprit d’un air complice… ce projet mûrissait depuis la Révolution américaine, lorsque les délégués des treize colonies d’outre-Atlantique avaient voulu échapper à l’hégémonie de la Old Lady, la toute-puissante banque d’Angleterre qui avait amplement contribué à la double révolution industrielle et financière de la Grande-Bretagne, grâce à deux privilèges extraordinaires : la très cabalistique émission de billets et le miraculeux système du crédit bancaire. Sancho sentait la démangeaison le gagner de plus belle, ce qui était signe que sa glycémie s’affolait. Il avait chaud et soif. Des images de seringue d’insuline le hantaient ; il ne tiendrait pas longtemps. Il saisit le verre d’eau que sa mère avait à nouveau rempli, se forçant à n’en boire que la moitié. De son autre main, il tenta de calmer discrètement l’insupportable prurit.
- En réalité, douze de ces directeurs de banques privées ont réussi ce jour-là le plus grand hold-up de toute l’histoire de l’Humanité ! lâcha-t-il d’une voix plus vibrante qu’il ne l’aurait souhaité ; ils accomplissaient de la sorte le vœu de Mayer Amshel Rothschild (le fondateur d’une des branches de la célèbre dynastie) qui avait déclaré un siècle plus tôt : « Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font les lois » ! Aussi impensable que cela puisse paraître, Thomas Woodrow Wilson - élu vingt-huitième président des États-Unis d’Amérique depuis moins d’un an - signa en effet, peu après, le décret transférant « le pouvoir de la dette » à un milieu d’affairistes, pendant que les sénateurs s’occupaient tranquillement des préparatifs de leur réveillon de Noël. C’est le 23 décembre 1913 que fut entérinée la création de la FED, juste quatre-vingt-dix-neuf ans - durée de tout bail commercial - avant le fameux et mystérieux 22 décembre 2012… Ces ogres de la finance étaient protégés par l’épais rideau de la complaisance politique qui dissimulait de multiples et sournoises manipulations économiques, au rang desquelles, certainement, la « Panique des banquiers » de 1907. Prenant plus tard conscience de ce qu’il avait créé, le Président Wilson écrira : « Je suis un homme des plus malheureux. J’ai inconsciemment ruiné mon pays. Une grande nation industrielle est contrôlée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré dans le privé. La croissance de notre nation, en conséquence, ainsi que toutes nos activités sont entre les mains de quelques hommes dominants… » Charles Auguste Lindbergh, père du célèbre aviateur et membre influent de la Chambre des représentants, avait pourtant prophétisé : « Cette loi établit le trust le plus gigantesque sur terre. Quand le Président signera ce projet de loi, un gouvernement invisible, le pouvoir invisible de la puissance financière sera légalisé… Les gens devront faire une déclaration d’indépendance afin de se délivrer du pouvoir monétaire… Le plus grand crime législatif de tous les temps a été commis par le Congrès. »
Au cœur de l’immense auditorium du Sommet Rio +20, une onde de contestation enfla en un brouhaha qui satura les petits haut-parleurs de l’ordinateur de Sancho. Voilà ! on y est… se dit-il en soupirant d’aise, le sentiment de révolte !"
à suivre...
Chapitre-seconde 24
Le Vénézuéla - Les équilibres métaboliques
YY-))
- Mesdames et messieurs ! Sancho marqua une légère pause et reprit d’un air complice… ce projet mûrissait depuis la Révolution américaine, lorsque les délégués des treize colonies d’outre-Atlantique avaient voulu échapper à l’hégémonie de la Old Lady, la toute-puissante banque d’Angleterre qui avait amplement contribué à la double révolution industrielle et financière de la Grande-Bretagne, grâce à deux privilèges extraordinaires : la très cabalistique émission de billets et le miraculeux système du crédit bancaire. Sancho sentait la démangeaison le gagner de plus belle, ce qui était signe que sa glycémie s’affolait. Il avait chaud et soif. Des images de seringue d’insuline le hantaient ; il ne tiendrait pas longtemps. Il saisit le verre d’eau que sa mère avait à nouveau rempli, se forçant à n’en boire que la moitié. De son autre main, il tenta de calmer discrètement l’insupportable prurit.
- En réalité, douze de ces directeurs de banques privées ont réussi ce jour-là le plus grand hold-up de toute l’histoire de l’Humanité ! lâcha-t-il d’une voix plus vibrante qu’il ne l’aurait souhaité ; ils accomplissaient de la sorte le vœu de Mayer Amshel Rothschild (le fondateur d’une des branches de la célèbre dynastie) qui avait déclaré un siècle plus tôt : « Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font les lois » ! Aussi impensable que cela puisse paraître, Thomas Woodrow Wilson - élu vingt-huitième président des États-Unis d’Amérique depuis moins d’un an - signa en effet, peu après, le décret transférant « le pouvoir de la dette » à un milieu d’affairistes, pendant que les sénateurs s’occupaient tranquillement des préparatifs de leur réveillon de Noël. C’est le 23 décembre 1913 que fut entérinée la création de la FED, juste quatre-vingt-dix-neuf ans - durée de tout bail commercial - avant le fameux et mystérieux 22 décembre 2012… Ces ogres de la finance étaient protégés par l’épais rideau de la complaisance politique qui dissimulait de multiples et sournoises manipulations économiques, au rang desquelles, certainement, la « Panique des banquiers » de 1907. Prenant plus tard conscience de ce qu’il avait créé, le Président Wilson écrira : « Je suis un homme des plus malheureux. J’ai inconsciemment ruiné mon pays. Une grande nation industrielle est contrôlée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré dans le privé. La croissance de notre nation, en conséquence, ainsi que toutes nos activités sont entre les mains de quelques hommes dominants… » Charles Auguste Lindbergh, père du célèbre aviateur et membre influent de la Chambre des représentants, avait pourtant prophétisé : « Cette loi établit le trust le plus gigantesque sur terre. Quand le Président signera ce projet de loi, un gouvernement invisible, le pouvoir invisible de la puissance financière sera légalisé… Les gens devront faire une déclaration d’indépendance afin de se délivrer du pouvoir monétaire… Le plus grand crime législatif de tous les temps a été commis par le Congrès. »
Au cœur de l’immense auditorium du Sommet Rio +20, une onde de contestation enfla en un brouhaha qui satura les petits haut-parleurs de l’ordinateur de Sancho. Voilà ! on y est… se dit-il en soupirant d’aise, le sentiment de révolte !"
à suivre...
Chapitre-seconde 24
Le Vénézuéla - Les équilibres métaboliques
YY-))
Mayer Amschel Rothschild - Fondateur de la dynastie