Extrait du roman : "En effet, le coeur a un véritable pouvoir : c’est l’amour, bien évidemment, dont il est aussi le symbole. Mais cet amour, qui a fait l’objet de milliers de poèmes, de chansons et de films, est un principe universel tout compte fait assez mal compris. Le véritable amour, d’une dimension et d’un potentiel magique largement sous-estimés, se doit d’être inconditionnel, c’est-à-dire absolu, sans réserve. Et dans les faits, une écrasante majorité des "je t’aime" que nous exprimons — ce qui est déjà tout de même une force — n’est autre qu’un "j’ai besoin de toi camouflé par l’inconscient et, souvent, la peur ou/et l’ego."
"Nous sommes le 21 mai 2012, jour de l’éclipse annulaire. Après 12 ans de voyage, Jivan rentre dans son village retrouver les siens. A la gare de Mumbaï (Bombay), il lui reste 28 secondes à attendre avant l’arrivée de son bus. 28 secondes, à peine quelques battements de coeur. Que peut-il se passer en 28 secondes ? Tant de choses, dans le corps de Jivan et dans le monde.
Odyssée spirituelle et métaphysique, ce roman en deux tomes jouit d’une construction narrative ingénieuse : chaque chapitre est construit autour d’un aspect du corps humain, et articule le microcosme du corps de Jivan, avec une description minutieuse de ce qui s’y passe, et le macrocosme de la vie sur terre, avec des personnages à un moment-clé de leur existence, ce moment où ils vont prendre conscience de quelque chose d’essentiel, où ils sont prêts à donner un autre sens à leur existence et ouvrir leur conscience. Cela donne une oeuvre proprement vertigineuse : qui se pose réellement la question de ce qui se passe à chaque seconde dans le corps pour qu’il fonctionne, comme un miracle ? Qui avait déjà remarqué cette symétrie entre le corps humain et l’histoire humaine ? Tissé de symboles, de mythes, le roman nous entraîne dans les arcanes des mystères d’Isis, de la philosophie hindoue et bouddhiste, des mayas, de la Reine de Saba ou de l’alchimie, mais n’hésite pas non plus à faire quelques incursions du côté de la science-fiction. Le résultat est qu’on apprend beaucoup de choses, et avant tout sur soi : roman initiatique, 28 secondes en 2012 ouvre notre esprit et nous pousse à réfléchir sur ce qu’est l’essentiel. C’est un peu ésotérique, certains aspects ne sont pas sans rappeler La Prophétie des Andes mais en mieux (ce qui n’est pas difficile), et certains points peuvent laisser dubitatifs les plus rationnels d’entre nous."
Caroline DOUDET - 18 Nov 2013