"Une écriture merveilleuse" "phrase magnifique" "véritable morceau de bravoure" "discours d’anthologie" "passage émouvant" "Étonnant passage" "ahurissant morceau de numérologie avec de multiples variations sur le thème 28"
28 secondes… en 2012 - Tome II - Yann Yoro
Commenter un tel opus relève non seulement du défi mais encore de la prouesse tant il est inévitable d’en omettre une part de la substance vu la richesse de ce voyage aux confins du rationnel pour comprendre (=prendre avec ) notre Univers en vue de recréer l’unité.
C’est à la lecture d’un véritable conte philosophique que nous convie Yann Yoro, où sont présents tous les mythes et les symboles des civilisations à travers le monde.
Le "cours de médecine" entamé dans le tome I reprend pour découvrir et comprendre la fabuleuse machinerie qu’est le corps humain, parfait miroir de l’Univers…
Ainsi que le voyage initiatique de Jivan notre héros et notre fil conducteur.
Ce second tome de la saga anatomo-spitritualiste de Yann Yoro nous décrit d’abord et de façon toujours très précise et avec érudition telle un véritable cours d’anatomie, la main, cet outil merveilleux qui prolonge notre cerveau et qui « à la sensation ajoute l’action », « le plus vieil outil de communication non verbale du monde. »
Comme dans le premier tome, on découvre une foule de petites anecdotes comme la capacité unique du raton laveur avec l’homme de pouvoir opposer le pouce aux autres doigts, « ce qui s’est révélé prépondérant pour l’homme dans la conquête de son milieu naturel. »
On retrouve notre ami Jivan à Mumbaï avant de partir pour Dubaï pour une aventure futuriste assez extraordinaire où la recherche de l’anneau du roi Salomon cause bien des tracas au personnage de Ussouf qui s’est fait « greffer des ongles bioniques contenant des nanoprocesseurs recélant toutes les connaissances actuelles sur l’histoire, la géographie, la religion, la philosophie, et aussi l’archimagie et le Grand-Art, celui de la transformation personnelle. »
Ce sont ensuite les oreilles dont la complexité anatomique n’est plus à prouver. L’illustration de ce chapitre essentiel m’a beaucoup plu puisqu’il s’agit d’une analyse profonde du chef-d’œuvre de Mozart, « La Flûte Enchantée ». J’ai pris ainsi le temps et le plaisir de revoir cet opéra en DVD avec attention dans une version assez classique (1991) avec Luciana Serra dans le rôle de la Reine de la Nuit et Kathleen Battle dans celui de Pamina. Et là, tout l’art de l’auteur nous est offert dans une phrase magnifique concernant l’ouverture célèbre et qui porte déjà en son sein la signification profonde de cet opéra.
« La fine baguette virevolta dans les airs, et les cinq accords féminins de l’ouverture retentirent au cœur des dômes en spirale des neufs églises et des huit chapelles formant l’édifice le plus emblématique de l’architecture traditionnelle russe. S’enroulant dans les francs colimaçons structuraux et sanctifiés, les lourdes sonorités de l’adagio laissèrent promptement la place à un allegro vivace porté par les violons, et dont le tempo rapide indiquait l’avènement de l’ordre et de la clarté. Ces derniers étaient soutenus par la modulation des instruments à vent, tourbillonnant et ondulant autour des trois accords masculins, symboliques de la connaissance initiatique. » (L’opéra est ici donné en la Basilique de Basile le Bienheureux à Moscou).
Je ne peux pas tout raconter tant est riche cet ouvrage. Notre culture générale se trouvera ici ou là face à des inconnues. La description poétique de l’élaboration des gamètes femelles dans le chapitre sur la fécondation est un véritable morceau de bravoure !
Je ne peux toutefois pas passer sous silence ce chapitre où l’on se croit acteur du passage final du film chef d’œuvre de Stanley Kubrik « 2001 Odyssée de l’espace », avec une très belle et poétique description du Système Solaire après celle de la Galaxie et de l’Univers dans un voyage fantastique au cours duquel le héros contemple le cosmos !
Les super-cordes voisinent avec la pyramide sous-marine de Yonaguni et le pôle maritime d’inaccessibilité, l’endroit le plus éloigné de toute terre émergée, situé à 48° sud et 125° ouest, ce que l’on appelle le Point Nemo. Le mathématicien Euler et la Terre creuse côtoie Teilhard de Chardin et l’Alpha et l’Oméga.
Et puis nous voilà partis pour le désert d’Atacama au Chili au sein de l’interféromètre géant pour observer Sagittarius A et la singularité gravitationnelle d’un trou noir et en même temps qu’on assiste à la tentative de clonage humain, celui de du professeur Fernandez alias Hercules. Une petite note sur les pulsions érotiques du même professeur assez surprenantes.
La conclusion du professeur, après un brillant exposé inspiré, est que l’Univers comme tout être vivant, cherche à se reproduire et le Big Bang n’est que la descendance d’un trou noir. Quelle surprise quand on songe que « dans les milliards de galaxies qui peuplent l’Univers, des millions de trous noirs préparent en secret la maturation d’autant de Big Bang. » Et quelle surprise encore quand on apprend que notre galaxie se mire dans Sagittarius A et que les géoglyphes de Nazca au Pérou représentent en fait des miroirs interférométriques ancestraux des étoiles.
In fine, « avec la conscience aigue que ce que l’on vit en bas a un reflet en haut, on se demande si la Force Pure (celle de la théorie quantique de la gravitation qui unit les quatre forces physiques fondamentales) de la création céleste n’est pas le miroir du pouvoir reproducteur et compassionnel que, sur Terre, les humains nomment Amour. »
Belle conclusion à ce chapitre.
Jivan comprend que « la vie n’est qu’une suite infinie de cycles, et tous suivent inéluctablement le même processus en trois phases : élaboration, conservation, élimination…L’aube, le jour, la nuit. La croissance, la reproduction, la déchéance. La naissance, la vie, la mort. »
Inéluctablement encore, le nombre 28 revient et s’impose : les phases de la Lune qui met 28 jours pour faire le tour de la Terre, le Soleil qui tourne sur lui-même, et le cycle menstruel féminin. Et tous les 28 ans, nos calendriers retrouvent les mêmes jours de la semaine en face des mêmes jours du mois. Et notre peau est entièrement renouvelée tous les 28 jours.
L’épisode dans l’ISS avec la folie du professeur Yoshi qui veut prendre le contrôle de la station en éliminant ses collègues, nous rappelle que tout peut arriver.
Pour revenir à la peau, j’ai bien aimé le passage où Yann Yoro joue avec le mot et cite les diverses locutions qui laissent entendre qu’il vaut mieux être bien dans sa peau que de faire la peau à autrui ! Bien dans sa peau quitte à en modifier l’aspect pour se donner une certaine contenance qui permette d’affirmer son appartenance à un groupe : tatouage, piercing…etc.
En route pour Astana, la capitale extraordinaire du Kazakhstan, avec sa Pyramide de la Paix, haut lieu de la réflexion, avec Omar l’homme qui se rend invisible pour atteindre la mythique cité de Yamantau située au sud de l’Oural, et où pendant l’ère Brejnev fut construite une ville refuge souterraine avec une biosphère complète servant d’abri anti-atomique pour des milliers de personnes.
Je note un passage qui m’a paru essentiel dans ce chapitre :
« Nous baignons tous constamment dans un océan d’énergie qui peut passer d’un état de potentiel, d’information, de conscience à un autre état d’incarnation de ce savoir, de densification de l’espace-temps dans la matière. »
Ce passage me rappelle les idées de Stephane Lupasco concernant le principe d’antagonisme et la logique de l ‘énergie, stipulant que tout état oscille entre potentialisation et actualisation, qu’il s’agisse du temps ou de l’espace.
Pour revenir à Yann Yoro, il continue ainsi : « De même que tout ce qui nous entoure est à la fois ondes et particules suivant la prédominance du champ immédiat, nous sommes, par la puissance de notre esprit, des générateurs de matérialité de toute l’énergie qui compose l’Univers…C’est ce que montre l’expérience des fentes de Young en physique quantique : c’est l’esprit de l’observateur qui transforme l’onde en particule. »
Par extension, l’Individualité n’est pas séparée de la Totalité, Brahman. C’est ce que disent le Védas, ces textes sacrés les plus anciens du monde puisque datant de Mille cinq cents ans avant Bouddha.
Et l’on part dans l’outback australien chez lez Aborigènes où Mahmee nous emmène à la Tour de Buronga. Et là, je me demande si cette tour existe vraiment ou non. Fiction ou réalité ? Disons une réalité potentielle en cours d’actualisation. On s’étonne des pouvoirs parapsychiques des aborigènes, avec lévitation et télépathie, télékinésie et transes.
Jivan part plus tard étudier à la Sorbonne la philosophie et part visiter le pays des Celtes. Le voyage en Bretagne prend des allures fantastiques et magiques au pays de Merlin.
Le récit mêle alors la réalité à la fiction et au mythe et prend tour à tour un ton philosophique et scientifique, avec des personnages qui se livrent à l’introspection et une réflexion profonde ; ainsi par une interactivité ininterrompue, Jivan peut mentalement créer sa propre matérialité.
Le séjour à Bâle dans un institut lui apprend à fortifier son âme et devenir maître de sa volonté pour poursuivre la route des grandes traditions spirituelles de l’Humanité.
Jivan aspire à rejoindre l’Unité en créant par son âme une symbiose avec tous les êtres vivants.
Quand la mort du vivant survient, une gargantuesque digestion cytoplasmique microbienne débute qui à la fin ne laisse que le squelette et les dents, et puis les dents toutes seules, qui comme par hasard sont au nombre de 28, les dents de sagesse étant en voie de disparition…
Le chapitre qui suit est certainement celui qui m’a le plus touché, celui intitulé « Les équilibres métaboliques », qui montre qu’en tout l’homéostasie c’est à dire l’équilibre qui maintient en vie est indispensable vu que tout étant interconnecté, la moindre variation d’un équilibre, si ténue soit-elle, a des répercussions sur l’ensemble.
C’est là que va apparaître le personnage de Sancho Birotez (un clin d’œil de l’auteur à Cervantès ?), au Venezuela, qui déplore publiquement que "l’Homme dont les valeurs qui devraient être les siennes, celle d’humanisme et de transformation spirituelle, sont submergées par celles du profit immédiat, du progrès technologique, du divertissement et par le pillage des ressources naturelles."
Au lieu de quoi ont été mises en places des instances telles que OMS et FAO dirigées par des caciques manipulateurs qui contrôle absolument tout ce qui passe par notre assiette pour un empoisonnement collectif.
Que dire de la dictature de l’irradiation aux rayons gamma de tous nos produits importés pour que contre nature ils ne pourrissent pas et tant pis pour la détérioration du contenu nutritif ? Et cela après la dictature de la très florissante industrie phytopharmaceutique ?
Sancho Birotez , qui dénonce à peu près tous les maux de nos sociétés, s’insurge ensuite contre la main mise de la finance sur l’économie et la politique monétaire mondiale. En fait on apprend que c’est Roosevelt qui a lancé le processus en 1934 avec la mise en place du New Deal. Il faut relire tout le chapitre des catastrophes induites par cette décision qui aboutira in fine "à privatiser les bénéfices tout en socialisant les pertes" : c’est un discours d’anthologie auquel se livre Sancho avec des chiffres époustouflants.
J.F.Kennedy avait bien dit que nous sommes victime d’une conspiration massive et impitoyable: cela lui a peut-être coûté la vie !
Et le voyage fabuleux de Jivan tout autour de la planète se poursuit qui prend conscience de l’interdépendance de chacun des membres de l’humanité, et de l’insondabilité des abîmes quantiques de son divin organisme. Son but : augmenter sa sagesse, son amour et sa conscience pour faire partie d’un Grand Tout.
« L’Histoire nous apprend aussi qu’un petit groupe est capable à condition d’une motivation sans faille, d’entraîner derrière lui la vaste majorité qui bouleversera alors les habitudes ou des traditions que l’inconscient collectif donnait pour éternelles.» Les exemples de Jésus, Gandhi (La force réside dans l’absence de crainte), Luther King, Gorbatchev sont cités.
Un passage émouvant en Algérie dans la belle cité de Ghardaïa avec Latifa handicapée motrice puis dans les iles Aléoutiennes pour nous faire connaître les impressions imaginaires d’un bébé sur le point de naître. Étonnant passage.
Et puis c’est l’ahurissant morceau de numérologie avec de multiples variations sur le thème 28. Le 28 étant la clef de voûte de l’unitaire trinité de l’Univers.
La dangerosité de la pensée dualiste est une fois encore mise en évidence comme l’avait fait Lupasco, pour parvenir à une trinité en tant que symbole de réunification. Au delà de l’apparente dualité de toute chose (la liste est longue !), il faut choisir la voie du milieu. Et pour cela, « tout comme l’oisillon doit briser la coquille de son œuf pour naître », il faut faire voler en éclat les anciens paradigmes et les cocons protecteurs. « Le but transcendantal de toute démarche spirituelle est la fusion de la psyché individuelle avec la psyché universelle. »
Au terme de cette réflexion sur l’état de la Planète tant du point de vue écologique, économique que spirituel à travers le voyage initiatique de Jivan, incarnation de l’Humanité toute entière et de l’Univers même, il apparaît que la plus grande sagesse en définitive est de savoir suivre son propre parcours dans la liberté de temps et de moyens pour pouvoir parfaitement décliner les visages de l’Amour.
Enfin je salue la qualité de l’écriture de Yann Yoro, tant du point de vue de la forme que du fond, les deux ayant pris une dimension encore plus élevée dans ce tome II par rapport au tome I. Une écriture que je qualifierai d’une part d’encyclopédique et d’autre part de merveilleuse par l’ouverture d’esprit de son auteur.
Et l’immense puzzle est reformé….
Gérard Müller - Medicactus - Amazon.fr - 11 Mai 2014
Commenter un tel opus relève non seulement du défi mais encore de la prouesse tant il est inévitable d’en omettre une part de la substance vu la richesse de ce voyage aux confins du rationnel pour comprendre (=prendre avec ) notre Univers en vue de recréer l’unité.
C’est à la lecture d’un véritable conte philosophique que nous convie Yann Yoro, où sont présents tous les mythes et les symboles des civilisations à travers le monde.
Le "cours de médecine" entamé dans le tome I reprend pour découvrir et comprendre la fabuleuse machinerie qu’est le corps humain, parfait miroir de l’Univers…
Ainsi que le voyage initiatique de Jivan notre héros et notre fil conducteur.
Ce second tome de la saga anatomo-spitritualiste de Yann Yoro nous décrit d’abord et de façon toujours très précise et avec érudition telle un véritable cours d’anatomie, la main, cet outil merveilleux qui prolonge notre cerveau et qui « à la sensation ajoute l’action », « le plus vieil outil de communication non verbale du monde. »
Comme dans le premier tome, on découvre une foule de petites anecdotes comme la capacité unique du raton laveur avec l’homme de pouvoir opposer le pouce aux autres doigts, « ce qui s’est révélé prépondérant pour l’homme dans la conquête de son milieu naturel. »
On retrouve notre ami Jivan à Mumbaï avant de partir pour Dubaï pour une aventure futuriste assez extraordinaire où la recherche de l’anneau du roi Salomon cause bien des tracas au personnage de Ussouf qui s’est fait « greffer des ongles bioniques contenant des nanoprocesseurs recélant toutes les connaissances actuelles sur l’histoire, la géographie, la religion, la philosophie, et aussi l’archimagie et le Grand-Art, celui de la transformation personnelle. »
Ce sont ensuite les oreilles dont la complexité anatomique n’est plus à prouver. L’illustration de ce chapitre essentiel m’a beaucoup plu puisqu’il s’agit d’une analyse profonde du chef-d’œuvre de Mozart, « La Flûte Enchantée ». J’ai pris ainsi le temps et le plaisir de revoir cet opéra en DVD avec attention dans une version assez classique (1991) avec Luciana Serra dans le rôle de la Reine de la Nuit et Kathleen Battle dans celui de Pamina. Et là, tout l’art de l’auteur nous est offert dans une phrase magnifique concernant l’ouverture célèbre et qui porte déjà en son sein la signification profonde de cet opéra.
« La fine baguette virevolta dans les airs, et les cinq accords féminins de l’ouverture retentirent au cœur des dômes en spirale des neufs églises et des huit chapelles formant l’édifice le plus emblématique de l’architecture traditionnelle russe. S’enroulant dans les francs colimaçons structuraux et sanctifiés, les lourdes sonorités de l’adagio laissèrent promptement la place à un allegro vivace porté par les violons, et dont le tempo rapide indiquait l’avènement de l’ordre et de la clarté. Ces derniers étaient soutenus par la modulation des instruments à vent, tourbillonnant et ondulant autour des trois accords masculins, symboliques de la connaissance initiatique. » (L’opéra est ici donné en la Basilique de Basile le Bienheureux à Moscou).
Je ne peux pas tout raconter tant est riche cet ouvrage. Notre culture générale se trouvera ici ou là face à des inconnues. La description poétique de l’élaboration des gamètes femelles dans le chapitre sur la fécondation est un véritable morceau de bravoure !
Je ne peux toutefois pas passer sous silence ce chapitre où l’on se croit acteur du passage final du film chef d’œuvre de Stanley Kubrik « 2001 Odyssée de l’espace », avec une très belle et poétique description du Système Solaire après celle de la Galaxie et de l’Univers dans un voyage fantastique au cours duquel le héros contemple le cosmos !
Les super-cordes voisinent avec la pyramide sous-marine de Yonaguni et le pôle maritime d’inaccessibilité, l’endroit le plus éloigné de toute terre émergée, situé à 48° sud et 125° ouest, ce que l’on appelle le Point Nemo. Le mathématicien Euler et la Terre creuse côtoie Teilhard de Chardin et l’Alpha et l’Oméga.
Et puis nous voilà partis pour le désert d’Atacama au Chili au sein de l’interféromètre géant pour observer Sagittarius A et la singularité gravitationnelle d’un trou noir et en même temps qu’on assiste à la tentative de clonage humain, celui de du professeur Fernandez alias Hercules. Une petite note sur les pulsions érotiques du même professeur assez surprenantes.
La conclusion du professeur, après un brillant exposé inspiré, est que l’Univers comme tout être vivant, cherche à se reproduire et le Big Bang n’est que la descendance d’un trou noir. Quelle surprise quand on songe que « dans les milliards de galaxies qui peuplent l’Univers, des millions de trous noirs préparent en secret la maturation d’autant de Big Bang. » Et quelle surprise encore quand on apprend que notre galaxie se mire dans Sagittarius A et que les géoglyphes de Nazca au Pérou représentent en fait des miroirs interférométriques ancestraux des étoiles.
In fine, « avec la conscience aigue que ce que l’on vit en bas a un reflet en haut, on se demande si la Force Pure (celle de la théorie quantique de la gravitation qui unit les quatre forces physiques fondamentales) de la création céleste n’est pas le miroir du pouvoir reproducteur et compassionnel que, sur Terre, les humains nomment Amour. »
Belle conclusion à ce chapitre.
Jivan comprend que « la vie n’est qu’une suite infinie de cycles, et tous suivent inéluctablement le même processus en trois phases : élaboration, conservation, élimination…L’aube, le jour, la nuit. La croissance, la reproduction, la déchéance. La naissance, la vie, la mort. »
Inéluctablement encore, le nombre 28 revient et s’impose : les phases de la Lune qui met 28 jours pour faire le tour de la Terre, le Soleil qui tourne sur lui-même, et le cycle menstruel féminin. Et tous les 28 ans, nos calendriers retrouvent les mêmes jours de la semaine en face des mêmes jours du mois. Et notre peau est entièrement renouvelée tous les 28 jours.
L’épisode dans l’ISS avec la folie du professeur Yoshi qui veut prendre le contrôle de la station en éliminant ses collègues, nous rappelle que tout peut arriver.
Pour revenir à la peau, j’ai bien aimé le passage où Yann Yoro joue avec le mot et cite les diverses locutions qui laissent entendre qu’il vaut mieux être bien dans sa peau que de faire la peau à autrui ! Bien dans sa peau quitte à en modifier l’aspect pour se donner une certaine contenance qui permette d’affirmer son appartenance à un groupe : tatouage, piercing…etc.
En route pour Astana, la capitale extraordinaire du Kazakhstan, avec sa Pyramide de la Paix, haut lieu de la réflexion, avec Omar l’homme qui se rend invisible pour atteindre la mythique cité de Yamantau située au sud de l’Oural, et où pendant l’ère Brejnev fut construite une ville refuge souterraine avec une biosphère complète servant d’abri anti-atomique pour des milliers de personnes.
Je note un passage qui m’a paru essentiel dans ce chapitre :
« Nous baignons tous constamment dans un océan d’énergie qui peut passer d’un état de potentiel, d’information, de conscience à un autre état d’incarnation de ce savoir, de densification de l’espace-temps dans la matière. »
Ce passage me rappelle les idées de Stephane Lupasco concernant le principe d’antagonisme et la logique de l ‘énergie, stipulant que tout état oscille entre potentialisation et actualisation, qu’il s’agisse du temps ou de l’espace.
Pour revenir à Yann Yoro, il continue ainsi : « De même que tout ce qui nous entoure est à la fois ondes et particules suivant la prédominance du champ immédiat, nous sommes, par la puissance de notre esprit, des générateurs de matérialité de toute l’énergie qui compose l’Univers…C’est ce que montre l’expérience des fentes de Young en physique quantique : c’est l’esprit de l’observateur qui transforme l’onde en particule. »
Par extension, l’Individualité n’est pas séparée de la Totalité, Brahman. C’est ce que disent le Védas, ces textes sacrés les plus anciens du monde puisque datant de Mille cinq cents ans avant Bouddha.
Et l’on part dans l’outback australien chez lez Aborigènes où Mahmee nous emmène à la Tour de Buronga. Et là, je me demande si cette tour existe vraiment ou non. Fiction ou réalité ? Disons une réalité potentielle en cours d’actualisation. On s’étonne des pouvoirs parapsychiques des aborigènes, avec lévitation et télépathie, télékinésie et transes.
Jivan part plus tard étudier à la Sorbonne la philosophie et part visiter le pays des Celtes. Le voyage en Bretagne prend des allures fantastiques et magiques au pays de Merlin.
Le récit mêle alors la réalité à la fiction et au mythe et prend tour à tour un ton philosophique et scientifique, avec des personnages qui se livrent à l’introspection et une réflexion profonde ; ainsi par une interactivité ininterrompue, Jivan peut mentalement créer sa propre matérialité.
Le séjour à Bâle dans un institut lui apprend à fortifier son âme et devenir maître de sa volonté pour poursuivre la route des grandes traditions spirituelles de l’Humanité.
Jivan aspire à rejoindre l’Unité en créant par son âme une symbiose avec tous les êtres vivants.
Quand la mort du vivant survient, une gargantuesque digestion cytoplasmique microbienne débute qui à la fin ne laisse que le squelette et les dents, et puis les dents toutes seules, qui comme par hasard sont au nombre de 28, les dents de sagesse étant en voie de disparition…
Le chapitre qui suit est certainement celui qui m’a le plus touché, celui intitulé « Les équilibres métaboliques », qui montre qu’en tout l’homéostasie c’est à dire l’équilibre qui maintient en vie est indispensable vu que tout étant interconnecté, la moindre variation d’un équilibre, si ténue soit-elle, a des répercussions sur l’ensemble.
C’est là que va apparaître le personnage de Sancho Birotez (un clin d’œil de l’auteur à Cervantès ?), au Venezuela, qui déplore publiquement que "l’Homme dont les valeurs qui devraient être les siennes, celle d’humanisme et de transformation spirituelle, sont submergées par celles du profit immédiat, du progrès technologique, du divertissement et par le pillage des ressources naturelles."
Au lieu de quoi ont été mises en places des instances telles que OMS et FAO dirigées par des caciques manipulateurs qui contrôle absolument tout ce qui passe par notre assiette pour un empoisonnement collectif.
Que dire de la dictature de l’irradiation aux rayons gamma de tous nos produits importés pour que contre nature ils ne pourrissent pas et tant pis pour la détérioration du contenu nutritif ? Et cela après la dictature de la très florissante industrie phytopharmaceutique ?
Sancho Birotez , qui dénonce à peu près tous les maux de nos sociétés, s’insurge ensuite contre la main mise de la finance sur l’économie et la politique monétaire mondiale. En fait on apprend que c’est Roosevelt qui a lancé le processus en 1934 avec la mise en place du New Deal. Il faut relire tout le chapitre des catastrophes induites par cette décision qui aboutira in fine "à privatiser les bénéfices tout en socialisant les pertes" : c’est un discours d’anthologie auquel se livre Sancho avec des chiffres époustouflants.
J.F.Kennedy avait bien dit que nous sommes victime d’une conspiration massive et impitoyable: cela lui a peut-être coûté la vie !
Et le voyage fabuleux de Jivan tout autour de la planète se poursuit qui prend conscience de l’interdépendance de chacun des membres de l’humanité, et de l’insondabilité des abîmes quantiques de son divin organisme. Son but : augmenter sa sagesse, son amour et sa conscience pour faire partie d’un Grand Tout.
« L’Histoire nous apprend aussi qu’un petit groupe est capable à condition d’une motivation sans faille, d’entraîner derrière lui la vaste majorité qui bouleversera alors les habitudes ou des traditions que l’inconscient collectif donnait pour éternelles.» Les exemples de Jésus, Gandhi (La force réside dans l’absence de crainte), Luther King, Gorbatchev sont cités.
Un passage émouvant en Algérie dans la belle cité de Ghardaïa avec Latifa handicapée motrice puis dans les iles Aléoutiennes pour nous faire connaître les impressions imaginaires d’un bébé sur le point de naître. Étonnant passage.
Et puis c’est l’ahurissant morceau de numérologie avec de multiples variations sur le thème 28. Le 28 étant la clef de voûte de l’unitaire trinité de l’Univers.
La dangerosité de la pensée dualiste est une fois encore mise en évidence comme l’avait fait Lupasco, pour parvenir à une trinité en tant que symbole de réunification. Au delà de l’apparente dualité de toute chose (la liste est longue !), il faut choisir la voie du milieu. Et pour cela, « tout comme l’oisillon doit briser la coquille de son œuf pour naître », il faut faire voler en éclat les anciens paradigmes et les cocons protecteurs. « Le but transcendantal de toute démarche spirituelle est la fusion de la psyché individuelle avec la psyché universelle. »
Au terme de cette réflexion sur l’état de la Planète tant du point de vue écologique, économique que spirituel à travers le voyage initiatique de Jivan, incarnation de l’Humanité toute entière et de l’Univers même, il apparaît que la plus grande sagesse en définitive est de savoir suivre son propre parcours dans la liberté de temps et de moyens pour pouvoir parfaitement décliner les visages de l’Amour.
Enfin je salue la qualité de l’écriture de Yann Yoro, tant du point de vue de la forme que du fond, les deux ayant pris une dimension encore plus élevée dans ce tome II par rapport au tome I. Une écriture que je qualifierai d’une part d’encyclopédique et d’autre part de merveilleuse par l’ouverture d’esprit de son auteur.
Et l’immense puzzle est reformé….
Gérard Müller - Medicactus - Amazon.fr - 11 Mai 2014