Corée du Sud. Foncez avec Binh Minh à travers les avenues bondées de Séoul, sur une moto surpuissante, en slalomant entre les voitures pour tenter d’échapper à la police, ainsi qu’à un profond sentiment de vengeance envers les bombardements à l’agent orange, pratiqués durant la guerre du Vietnam. Grâce à elle, transfigurez le poison de la colère en mansuétude et bienveillance.
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Soixante km/heure, accélération… embrayage, quatrième vitesse, accélération… quatre-vingts km/heure… embrayage, cinquième… quatre-vingt-quinze km/heure, accélération… embrayage, sixième…cent, cent dix km/heure… Les yeux embués de larmes derrière ses lunettes de soleil stylisées à mémoire de forme en nickel-titane, Binh Minh continuait de rudoyer la poignée des gaz. L’énorme moteur de sa Jialing 1250 cc hurlait entre sa jambe droite et la prothèse, équipée de mini vérins pneumatiques, censée remplacer sa jambe gauche absente.
Après avoir dépassé les abords du palais présidentiel qui domine la mégalopole de Séoul, - «La Maison Bleue», résidence officielle très surveillée du président de la République de Corée du Sud autour de laquelle elle aimait habituellement flâner - elle descendait maintenant vers le centre, en longeant Gyeongbokgung Palace, le palais royal détruit et reconstruit maintes fois depuis le XIVe siècle. Elle vira violemment à gauche, les pneus dégorgeant du caoutchouc au ras du caniveau, puis à droite, et elle tordit de nouveau la poignée de l’accélérateur qui se trouvait du côté gauche sur sa « moto-choc », comme l’avaient baptisée les gosses de son quartier.
(...)
Kang Jae-ho n’en revint pas : pour la première fois de sa vie de motard de police, il venait de voir débouler une moto contrôlée à cent quatre-vingt-quatre km/heure sur l’artère principale ! Certes, il y avait six voies de chaque côté, mais en ce lundi matin, à neuf heures moins le quart, les carrefours étaient bondés !
Le fusiller marin reconverti démarra son moteur en même temps que sa sirène, et sa Hyosung 940 « spéciale poursuites » bondit avec gourmandise sur l’avenue géante. Son écran central, couplé en direct avec les caméras de la ville, allait lui donner la position et les mouvements exacts de ce fou du guidon. Kang enclencha la séquence d’alarme poursuite sur son ordinateur et déjà, dans la salle vidéo du commissariat principal, l’image du motard kamikaze apparaissait sur écran géant : il s’agissait… d’une femme !
Vêtue d’une combinaison intégrale en cuir blanc sur laquelle se dessinaient des flammes orange, elle portait un casque, des gants et des bottes assorties. La moto était aux mêmes couleurs.
..."
à suivre...
Seconde 2 - Séoul
Roman "28 secondes en 2012"
Soixante km/heure, accélération… embrayage, quatrième vitesse, accélération… quatre-vingts km/heure… embrayage, cinquième… quatre-vingt-quinze km/heure, accélération… embrayage, sixième…cent, cent dix km/heure… Les yeux embués de larmes derrière ses lunettes de soleil stylisées à mémoire de forme en nickel-titane, Binh Minh continuait de rudoyer la poignée des gaz. L’énorme moteur de sa Jialing 1250 cc hurlait entre sa jambe droite et la prothèse, équipée de mini vérins pneumatiques, censée remplacer sa jambe gauche absente.
Après avoir dépassé les abords du palais présidentiel qui domine la mégalopole de Séoul, - «La Maison Bleue», résidence officielle très surveillée du président de la République de Corée du Sud autour de laquelle elle aimait habituellement flâner - elle descendait maintenant vers le centre, en longeant Gyeongbokgung Palace, le palais royal détruit et reconstruit maintes fois depuis le XIVe siècle. Elle vira violemment à gauche, les pneus dégorgeant du caoutchouc au ras du caniveau, puis à droite, et elle tordit de nouveau la poignée de l’accélérateur qui se trouvait du côté gauche sur sa « moto-choc », comme l’avaient baptisée les gosses de son quartier.
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Kang Jae-ho n’en revint pas : pour la première fois de sa vie de motard de police, il venait de voir débouler une moto contrôlée à cent quatre-vingt-quatre km/heure sur l’artère principale ! Certes, il y avait six voies de chaque côté, mais en ce lundi matin, à neuf heures moins le quart, les carrefours étaient bondés !
Le fusiller marin reconverti démarra son moteur en même temps que sa sirène, et sa Hyosung 940 « spéciale poursuites » bondit avec gourmandise sur l’avenue géante. Son écran central, couplé en direct avec les caméras de la ville, allait lui donner la position et les mouvements exacts de ce fou du guidon. Kang enclencha la séquence d’alarme poursuite sur son ordinateur et déjà, dans la salle vidéo du commissariat principal, l’image du motard kamikaze apparaissait sur écran géant : il s’agissait… d’une femme !
Vêtue d’une combinaison intégrale en cuir blanc sur laquelle se dessinaient des flammes orange, elle portait un casque, des gants et des bottes assorties. La moto était aux mêmes couleurs.
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à suivre...
Seconde 2 - Séoul
Roman "28 secondes en 2012"
La moto de Binh Minh
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